La morphologie idéale pour la course à pied
Quelle est la morphologie idéale pour courir le marathon ?
Des mollets de coq et des petites gambettes
Des extremités très fines, poignets, chevilles (1), des os fins, semblent conférer un avantage important en terme de rendement. Déplacer les jambes s'avère ainsi beaucoup moins couteux. En effet, on sait que les masses éloignées du centre de gravité tels que chevilles et pieds contribuent pour beaucoup à la dépense énergétique du mouvement. A titre d'exemple, l'addition de masse sur les chevilles ou les pieds induit une augmentation de la consommation de dioxygène deux fois plus élevée que si cette masse est placée près du centre de gravite, au niveau des cuisses par exemple. On comprend alors l'intérêt de posséder pour la compétition des chaussures légères.
Certains habitants du Kenya et l'Ethiopie se distinguent par des extremités (poignets, chevilles), très fines
Petite taille et poids plumes: des statistiques éloquentes
Le poids moyen des 30 coureurs (dont 29 africains ) qui ont à ce jour franchi la barrière des 27 minutes sur 10 kilomètres était de 56+ou-5 kg et leur taille de 170+ou-6 cm.
Une exception qui confirme la règle : L'américain Chris Solinsky
1mètre 85, 73 kilo. Un géant parmi les athlètes capables de descendre sous les 27 minutes au 10 kilomètres.
Un rapport surface corporelle/masse plus important pour les poids plumes
Les échanges thermiques dépendent du rapport surface corporelle masse.
La surface corporelle rapportée au kilogramme de poids corporel est d'autant plus élevée que le poids est faible.
Ainsi, à température et vitesse égale, une petite masse permet une meilleure évacuation de la chaleur et retarde ainsi l'élévation de la température centrale jusqu’à une valeur seuil (41°C ) où le cerveau jouant le rôle de gouverneur central décide alors de mettre fin à cet effort mettant sa santé et celle de l'organisme en péril.
Les bébés, un rapport surface corporelle masse des plus élevés
Une dépense en énergie moins importante et un apport en carburant identique
Le mécanisme de la digestion ne permet pas pas d'assimiler des glucides exogènes (issu de l'extérieur de l'organisme) à raison de plus d'un gramme par minute d'effort intense et ceci quel que soit l'individu.
Or les athlètes d'un petit gabarit dépensent moins d’énergie. Ils disposent donc des mêmes capacités de recharge qu'un individu de masse importante mais consomment moins d'énergie.
Le ravitaillement: un approvisionnement en carburant indispensable sur marathon
La morphologie du premier homme à descendre sous les 2 heures ?
Fort probable par conséquent que le premier homme à descendre sous les deux heures au marathon sera doté de ces caractéristiques morphologiques:
- petite taille (1m70)
- masse inférieur à 60 kg
- segments courts et fins
Makau, l'ancien recordman du monde sur marathon (2H03min38s), un athlète qui semble réunir la plupart des conditions
Mais il lui faudra aussi bien sûr être doté d'un important VO2max, d'une bonne endurance, d'une bonne économie de course favorisée notamment pas une bonne raideur musculo-tendineuse et une bonne intelligence du mouvement (coordination, rapidité de relâchement...).
Sans compter la nécessité d'une dépense calorique élevée pendant toute l'enfance préparant les muscles squelettiques et cardiaques à mieux résister à l'effort, un entraînement efficace, et une alimentation équilibrée faisant la part belle aux anti-oxydants.
Nous occulterons les conditions de course qui devront aussi être idéales, absence de vent, terrain plat, température ambiante ne dépassant pas les 11 degrés ainsi que l'importance du mental et la capacité de l'athlète à repousser la limite imposée par "le gouverneur central ".
Bref ! Peut être n'est-ce pas prêt d'être ?
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Bibliographie:
(1) Larsen HB, Kenyan dominance in distance running.Comp Biochem Physiol 136:161-170, 2003.
Sport et vie n°126 Mai-Juin 2011/Page 12 "Rendez vosu dans deux heures"Guillaume Millet
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