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Catégorie féminine ! Un fourre-tout plein d'injustice ?

“Les femmes vont-elles bientôt courir plus vites que les hommes ? “ Ce titre d’article paru en 2002 dans la revue Nature se justifiait par une progression des records féminins nettement supérieure à leurs homologues masculins.

Quelques années plus tard, la vérité est tout autre !

Les hommes sur n’importe quelle distance, du sprint à l’ultra marathon, sont en moyenne 10% plus rapides que les femmes.

Et ne parlons pas du lancer et autres sports explosifs sollicitant le haut du corps !

Il n’y a bien qu’en natation, sur 800 mètres nage libre, que les écarts les plus faibles (6%) sont à observer !

 

dafneshippers.jpgA Pékin, Dafné Schippers est devenue la troisième femme la plus rapide du monde sur 200 mètres (21sec63) juste derrière Florence Griffith-Joyner (21sec34) et Marion Jones (21sec62). Ces deux dernières, dopées aux hormones anabolisantes, ont contribué à fausser les extrapolations de nos scientifiques...Schippers serait-elle la femme la plus rapide au monde sans avoir recours à  des "hormones mâles ? "

 

 Il me serait bien plus acceptable de pouvoir vous démontrer que la catégorie homme-femme n’a pas lieu d’être dans le sport ! Mais les résultats actuels ne trompent pas ! Les femmes élites ne rattraperont pas les hommes élites. L'écart tendrait même à nouveau à s'accentuer...

 

Pour quelles raisons dans la plupart des sport, les catégories homme et femme s’imposent ? Pour quelles raisons cette catégorie n'est-elle pas si simple à définir ? 

 

 

 

Une sélection sexuelle  impitoyable

Une plus grande taille, des bras  et des jambes plus longues !  De plus gros poumons, un plus gros cœur, plus de globules rouges….

Et ça n’est pas fini ! Moins de graisse, une densité osseuse plus importante, des hanches plus étroites. 

Et surtout, une masse musculaire plus élevée ! 

 

Sur 1000 hommes choisis au hasard dans la rue, 997 auront plus de force dans le haut du corps que la femme statistiquement moyenne !

Il ne vous viendrait pas à l’idée de nier la différence de force entre un gorille et une guenon. Non, je ne suis pas en train de vous dire que ce dimorphisme sexuel est tout aussi important chez l’homme.

Mais la différence de force de la partie haute du corps entre les deux sexes de notre espèce est quasi identique à celle des gorilles et guenons  !

 

hi-res-49e026e4afde3870239f2dba04cd0301_crop_north.jpgD'après son entraîneur, Patrick Mouratoglou, le physique de Serena est "inadapaté au Tennis"

 

 

Comment expliquer ce dimorphisme sexuel ?

Chez les gorilles, les mâles dominants s’accouplent avec un harem de femelles dont ils ont en charge la défense. Evidemment, pour s’accaparer un tel harem, une compétition féroce s’instaure entre les mâles.

C’est ainsi que seuls les mâles présentant des caractéristiques propices à l’intimidation et au combat, vont parvenir à se reproduire. Ces individus en se reproduisant avec plusieurs femelles transmettent ainsi leurs gènes et leurs caractéristiques aux générations suivantes.

 

Quant à nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, il faut bien admettre que leur vie était probablement tout aussi brutale et impitoyable. On estime qu’au sein des tribus, 30% des hommes mouraient au cours de combats, notamment pour s’accoupler à de multiples partenaires.

 

Autre point commun avec nos amis les Gorilles, c’est à la puberté, lorsque les testicules se mettent à produire de fortes quantités de testostérones, que les différences hommes-femmes deviennent flagrantes.

 

Si pour les hommes, la puberté s’avère un véritable tournant dans l’acquisition des caractéristiques favorables aux performances physiques, pour les femmes, cette période peut s’avérer totalement désavantageuse. 

Sous l’influence des œstrogènes, les hanches s’élargissent, la masse adipeuse augmente. Dans certains sports comme la gymnastique ces transformations marquent bien souvent la fin des carrières.

 

Peut-être d’ailleurs, l’objectivité serait-elle d’avouer que les femmes qui excellent dans le sport de haut niveau sont celles dont les caractéristiques s’apparentent le plus aux caractéristiques masculines ( faible largeur du bassin, faible teneur en matière grasse..).

Il peut parfois d’ailleurs s’avérer difficile de placer certains athlètes dans une des deux catégories.

 

 

Catégories indéterminées

Si vous êtes un homme, vous possédez dans 99,9% des cas un petit chromosome dénommé le chromosome Y. Ce chromosome Y, vous a forcément été légué par votre père lequel l’a hérité de votre grand père…

Et c’est ce petit filament d’ADN qui au stade embryonnaire va orienter le développement de deux petites masses indifférenciées en testicules…Dès la 7ième semaine de développement embryonnaire, elles sont là  !

Et inutile de vous dire que pour être dotée de bonnes capacités athlétiques, la mise en fonctionnement de ces 2 usines à testostérone à la puberté, constitue un atout énorme.

En apparence tout est simple ! Des testicules et vous concourez dans la catégorie masculine ! Et pour les plus pudiques, désireuses de ne pas exhiber leurs attributs, pour éviter toute procédure dégradante, un simple test génétique mettant en évidence le chromosome Y, et toute ambiguïté est levée!

 

differenciation0.jpg

Quel que soit votre sexe actuel, vos organes génitaux ressemblaient à celui-ci à 7 semaines de grossesse.

 

 

 

L’histoire incroyable de la hurdleuse, Martinez Patino, démontre que tout n'est pas si simple.

Suite à un test génétique en 1985, il lui fut annoncée qu’elle possédait un chromosome Y. Génétiquement, c’était donc un homme !

Les résultats divulgués à la presse, l’équipe espagnole lui retira tous ses titres et toute aide financière. Persuadée d’être une femme, c’est en sollicitant de multiples médecin qu’elle parvint à avoir gain de cause !

Martinez Patino possède des testicules, cachées à l’intérieur des lèvres, mais pas d’utérus, ni d’ovaires. Et ses testicules produisent bien de la testostérone.

Simplement, elle présente une insensibilité à cette hormone. Par conséquent, tout se passe comme si elle n’en produisait pas ! Elle s’est donc développée comme une femme avec une poitrine et une morphologie bien caractéristique du sexe féminin.

L’anatomie des organes sexuels, les tests génétiques, semblent par conséquent eux aussi démontrer leurs limites.

 

C’est ainsi qu’aux JO de 2012 l’IAAF et le CIO décidèrent que l’identité sexuelle serait à présent déterminée par la quantité de testostérone produite par l’individu et sa capacité à y être sensible.

Les femmes produisent un peu de testostérone mais la limite basse des hommes est plus de 200 fois plus élevée que la limite haute des femmes.

 

Caster Semenya, la jeune athlète sud africaine , aux caractéristiques morphologiques proches d’un individu de sexe masculin, et qui remporta haut la main le 800 mètres des championnats du monde en 2009, posséderait elle aussi des testicules internes, un vagin, mais pas d’utérus. 

Le taux de testostérone de Caster Semenya étant anormalement élevé ( 6nmol/ml) pour pouvoir concourir dans la catégorie féminine, il lui fut imposé un traitement médical afin de baisser ce taux d'hormone. Suite à ce traitement, ces performances diminuèrent considérablement. Ses performances sur 800mètres se sont avérées moins bonnes de 7 secondes. 

 

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 De quoi s'y perdre...Toutes ont concouru dans la catégorie féminine. Dutee Chand et Caster Semenya ont eu pour obligation de subir un traitement hormonal afin de pouvoir concourir à nouveau dans la catégorie féminine. Suite à ce traitement, Caster Semenya a vu ses performances sur 800 mètres être moins bonnes de 7 secondes. Suite à un dopage intensif aux hormones mâles, Heidi Krieger a décidé de devenir Hans Krieger après une opération de réassignation sexuelle à la fin de sa carrière. 

 

Au vu de ces exemples, il semblerait que la testostérone soit finalement l’élément clé de l’avantage athlétique de la catégorie masculine, mais peut être aussi de la catégorie féminine !

 

Oui! Certaines femmes XX et ne possédant pas de testicules peuvent bénéficier d’une anomalie génétique à l’origine d’une surproduction de testostérone. Certaines endocrinologues affirment que cette anomalie est assez fréquente chez les athlètes olympiques. Par exemple, la Championne d'Inde sur 100m (11sec73) et 200 mètres (23sec73) souffre d'un dysfonctionnement de sa production d'hormone. Elle produit ainsi 10 fois plus d'hormones mâles que le moyenne des femmes (1,5 nmol/mL).  Son taux est plus élevé que Caster Semenya et pourtant le tribunal arbitral des sports l'autorise à poursuivre la compétition. 

 

Mais on observe  aussi une présence importante de femmes XY insensibles à la testostérone dans l’élite sportive.

Et pour ces femmes, l’hormone qui circule dans leur corps n’a aucun effet. C’est comme si leur taux était nul ! Alors comment peuvent-elles rivaliser ?

Ces femmes avec un chromosomes Y sont souvent d’apparence très féminine. Elles seraient d’ailleurs très présentes dans le mannequinat. Très grandes, dotées de jambes interminables, elles pourraient tirer un avantage à ces mensurations rares dans leur catégorie.  La volleyeuse internationale Erika Coimbre, surnommée la Barbie Brésilienne, constitue un exemple célèbre. 

 

 

 

 

 

Dans cet imbroglio, peut-être faudrait-il tout simplement admettre, que le haut niveau implique un bagage génétique, des profils hormonaux,  qui diffèrent bien souvent du commun des mortels.

Loin d’établir des corrélations foireuses entre qualités humaines et performances physiques comme aiment à le véhiculer les médias, peut-être pouvons-nous néanmoins nous rassurer en prenant conscience que pour eux comme pour nous, le sport reste un formidable challenge psychologiques, impliquant de s’approcher au plus près de ses limites physiques...

Bière à la main, devant mon écran, il m’est ainsi toujours autant plaisant de contempler ces surdoués hommes ou femmes...partager leur défis et bénéficier grâce eux d’un petit pic de testo…..

 

Bibliographie:

Les gènes du sport /David Epstein

Dopage / Gilles Goetghebuer

 

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20/06/2016
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