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L'entraînement en altitude peut-il réellement améliorer la performance au niveau de la mer ?

Une théorie séduisante, des résultats contradictoires

Nombreux sont les entraîneurs qui pensent que les stages en altitude améliorent la performance. Ces stages sont d'ailleurs très fréquents.

La techniques repose sur les bases théoriques suivantes. En altitude, l'air est pauvre en dioxygène. Ces conditions environnementales engendrent une baisse de la teneur en dioxygène dans le milieu intérieur ce qui stimule la synthèse d'EP0, hormone qui augmente la production de globules rouges. Or, augmenter le nombre de globules rouges, c'est augmenter la capacité de transport du dioxygène aux muscles et donc le VO2max.

Lors d'un retour à basse altitude, les effets bénéfiques de cette adaptation sont conservés quelques jours avant un retour à la normal, ce qui peut laisser espérer un gain de performance.

Le centre national d'altitude de Font-Romeu, une destination très prisée des athlètes de haut niveau

Les recherches récentes indiquent qu'il n'y a aucun bénéfice à vivre ou s'entraîner en altitude. Dans les rares études où une amélioration ultérieure de la performance a été constatée, il s'agissait de sujets initialement peu entraînés.Difficile dans ce cas de discerner l'influence respective de l'entraînement ou de l'altitude sur l'amélioration de la performance.

Un protocole à individualiser et dont les effets ne sont pas systématiques

Ne pas effectuer de compétitions les jours qui suivent le retour au niveau de la mer.

On observe en effet assez fréquemment une baisse d'efficacité juste après un stage en altitude.

Cette méforme serait due à la diminution d'intensité imposée par le manque de dioxygène en altitude. Certaines scientifiques parlent de " désentraînement musculaire".

Notamment, pour les coureurs à pied, ces conditions hypoxiques induisent une baisse de vitesse de course notamment lors des séances de fractionnées. Les athlètes perdent progressivement leur capacités à courir vite. On observe alors une baisse des performances malgré des indicateurs d'une forme optimale.

Christelle Daunay, Championne de France de Marathon (2H24), s'est entraînée à Font-Romeu dans l'optique des championnats du monde à Moscou

Consciente que les effets recherchés de l'altitude ne sont pas systématiquement au rendez-vous et n'ayant jusqu'à maintenant que peu testé ces effets, Christelle est descendue assez tôt, pour refaire de la vitesse. A Font-Romeu, son entraînment s'est focalisé sur des séances longues à 15 km/H. (135 km du 15 au 21 juillet).

Plus de détails sur l'excellent blog de Christelle : http://www.leblogdechristelledaunay.com/Actualites_r1.html

S'entraîner en bas et dormir en haut "Living high, training low)

Si le séjour en altitude induit des adaptations physiologiques bénéfiques, les athlètes perdent les adaptations induites par un entraînement de haute intensité. C'est pourquoi des chercheurs américains de l'Institute for Exercise and Environmental Medicine à Dallas ont proposé dans les années 1990 une solution pour ne pas avoir à diminuer d'intensité.

Ils proposèrent notamment à un groupe d'athlètes de haut niveau de vivre à 2500 mètres et s'entraîner à 1250 mètres pendant 25 jours.

Une technique permettant d'éviter le stage en altitude: la tente hypoxique

Suite à ces études , un nouveau modèle est apparu. Depuis quelques années des tentes hypoxiques permettant de reproduire une atmosphère s'apparentant à celle rencontrée en altitude sont vendues dans le commerce ou sur internet.

Certains sportifs se sont ainsi mis en danger en se soumettant plusieurs nuits à des conditions proches de celles rencontrées à 4500 mètres d'altitude.

Pour éviter ce genre de déboires, une étude française a eu pour mission d'établir les règles à respecter pour un usage optimal et sans danger.

Les conditions offrant des résultats optimaux semblent être les suivantes :

- une durée d'exposition à l'hypoxie supérieure à 12 heures par jours.

- une durée de stage de 18 jours minimum

- une altitude d'exposition comprise entre 2500 et 3000 mètres

Le tennis est devenu un sport réclamant un physique hors du commun. En août 2001, Novak Djokovic expliquait au Wall street Instititue qu'il "s'enfermait de temps en temps dans une capsule hypoxique à New York."

Une réponse à l'altitude qui diffère et qu'il faut tester avant une très grande compétition

Si les résultats restent contradictoires, c'est probablement parce que les réponses physiologiques à l'altitude diffèrent selon les athlètes. Ce concept de réponse individuelle a notamment été mis en évidence par le scientifique Benjamin Lévine en identifiant au sein d'un groupe, des athlètes répondant positivement à l'hypoxie et produisant de l'EPO, et des athlètes n'en produisant pas.

Evidemment, de retour au niveau marin, seuls les premiers ont augmenté leur VO2max et améliorés leurs performances. Les autres, que l'on pourrait qualifier de "mauvais répondeur à l'altitude", n'ont pas enregistré d'amélioration de la performance voire ont vu leur niveau baisser.

Il semble donc exister une prédisposition génétique à l'altitude. Alors sportifmytho en vacances en montagne, à vous de tester pour savoir si oui ou non, vous êtes un bon répondeur à l'altitude ........

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Bibliographie et sitographie :

Physiologie du sport et de l'exrecice, JackH;Willmore, David L.Costill

Sport et Vie n°124, Janvier 2011 "La montagne n'est pas la même pour tout le monde"

http://www.leblogdechristelledaunay.com/

http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/05/24/le-tennis-sport-de-brute_1706965_3242.html