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Sortir de la subordination grâce aux courses au saucisson

Sortir de la subordination

grâce aux courses au saucisson !  

 

Que les sociétés capitalistes, consuméristes, aient renforcé la compétition au point d’établir des hiérarchies de dominances à faire rougir d’envie le plus puissant des pharaons et que le culte voué à ces mâles alphas, orchestré par des médias à la botte de ces richissimes et ultra-minoritaires dominants, contribue à plonger au quotidien une grande majorité de la population dans une passive subordination, constitue le plus banal des sujets !

Certains aiment à prétexter que les inégalités même les plus amples se justifient pour peu qu’elles dérivent du fameux mérite personnel et de la sacro-sainte liberté d’entreprendre… qu’aux asymétries naturelles de compétences dérivent nécessairement des hiérarchies de dominance.

D’autres considèrent au contraire, que c’est le système qui génère ces asymétries. La faute aux marchés financiers, au libéralisme dérégulé, la soif de pouvoir d’individus dépourvus d’éthiques…

 

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 La lutte des classes......

 

 

Une série d’expérience de l’université de Zhejiang en Chine, New York et Columbia aux Etats unis, sont parvenus à démontrer que la réticence à la redistribution des richesses tirait tout simplement son origine d’une sensibilité acquise au cours des années aux rapports hiérarchiques organisant nos vies.

Dès que la répartition conduit à une modification de cette hiérarchie, les individus rechignent à aplanir les richesses, mêmes si certains gagnent beaucoup plus que d’autres. Ces changements introduisent à nos yeux une trop grande forme d’instabilité et de danger potentiels : conflits entre personnes dont le rang change, difficulté pour chaque individu à se positionner vis-à-vis des autres… L’équité passerait donc en réalité au second plan !

Est-ce à dire que le souhait constamment affiché de lutter contre les injustices relève en vérité chez bon nombre d’entre nous de la pure hypocrisie ? D’après ces mêmes psychologues, le désir de justice, d’équité, serait aussi ancré en nous. Celui-ci s’exprime d’ailleurs dès l’âge de 3-4ans..

Par conséquent, le maintien, voire l’accentuation des privilèges, alors même que l’égalité est au cœur des débats de notre société, tirerait son origine de ce conflit psychologique entre désir de partage et peur de perturber l’ordre social.

Ultra-compétition, individualisme, culte des dominants...fascination pour l'argent, le pouvoir...

 

Comment mettre à mal ses puissants renforcements des échelles de dominations au sein de nos sociétés ? Comment nous désensibiliser à cette stabilité hiérarchique pour parvenir à plus d’équité ?

 

Peut-être en participant à des courses au saucisson ! Abrupte comme réponse ! Il vous faut une explication ! Alors, c’est parti !

 

Un peu d’éthologie !

Replaçons d’abord cette fameuse dominance sociale dans un contexte évolutif plus large ! Ne vous est-il déjà pas arrivé de constater que vous n’étiez pas seul à convoiter un même objet, une même compagnie ? L’accès à ses ressources étant limité, inéluctablement, s’engage une compétition, parfois féroce, violente, impliquant  d’importantes débauches d’énergie.

Celle-ci ne peut durer ! C’est ainsi que bien souvent, l’un des protagonistes finit par laisser l’autre se servir en premier, acceptant ainsi sa domination.

Tant que cette dominance, dorénavant pacifique, n’est pas remise en cause, s’instaure alors une hiérarchie, délimitant chez l’homme les fameuses classes sociales. L'existence de hiérarchie ne serait donc qu'un simple phénomène adaptatif.

 

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Quand un surdoué arrivant à maturité vient contester la suprématie d'un ancien admiré et respecté...

 

Simpliste comme approche ? Certainement ! Chez les animaux, ce sont surtout les caractéristiques physiques qui viennent asseoir cette dominance. Chez les Primates et en particulier l’Homme, les relations d’interdépendances sont très complexes, et le pouvoir revient à ceux qui savent manipuler, jouer avec cette dépendance, aux grands orateurs, aux tribuns, aux bonimenteurs ! Le langage, cet outil propre à l’homme, habilement manié, peut non seulement offrir aux plus doués l’opportunité de se servir en premier mais aussi exploiter ses semblables pour son unique profit !

Dans nos sociétés hiérarchisées, basées sur la compétitivité, où le bien être n’est associé qu’ à l’obtention de biens consommables, bon nombre d’entre nous se voient alors plongés dans un stress chronique….

 

Quand fuite et lutte semblent impossibles : l’inhibition de l’action

Oui ! D'un point de vue évolutif, le stress est un ensemble de mécanisme nerveux et hormonaux permettant d'allouer un maximum de ressources aux muscles et au système cardio-respiratoire pour fuir ou lutter face à une menace ! Il a pour fonction de sauver sa peau ! 

Ce sont ces mêmes mécanismes qui sont sollicités au cours d’une compétition sportive, cette fois-ci, non pas pour fuir un prédateur, mais pour tenter d’humilier un membre de Run and freedom !

Au cours de cette préparation à l’effort, s’active notamment le système nerveux sympathique. Ce système excitateur contribue alors à augmenter la fréquence cardiaque, la pression artérielle ! A contrario, votre fréquente envie de déféquer tire son origine de l’inhibition du système nerveux parasympathique favorisant plutôt le relâchement musculaire, la vidange intestinale, bref plus actif au repos ! Quant aux hormones du stress, il nous faudrait citer le cortisol, l’adrénaline…

Après le combat , la fuite, ou la compétition, tout revient à la normale !

 

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Un système sympathique sur les dents.....

 

Simplement, qu’en est-il lorsque l’action n’est pas possible ? Qu’en est-il lorsque la soumission ou l’acceptation demeure la seule alternative pour la survie, pour payer sa bouffe, son loyer…qu’il n’est ni envisageable de quitter son travail (fuir) , ni d’étrangler son patron (se battre) ?

Qu'en est-il de cette inhibition de l'action pour reprendre l'expression du célèbre psychologue Laborit ? 

Lorsque vie ou trépas se joue en une fraction de seconde, digérer sa saucisse Knacki ou lutter contre le virus de la gastro, ne constituent plus la priorité..Système digestif et immunitaires sont sacrifiés ! 

Ainsi, si le stress perdure, si votre système nerveux autonome reste à cran, si votre taux de cortisol conserve une valeur élevée, les conséquences pour votre santé sont sans appels :  hypertension, problèmes digestifs, burning-out, dépression, infections à répétition, cancers….

Mais , n'est-il pas toujours possible de claquer la porte,  se rebeller, relever la tête ?  Monter une start-up ? Et voilà à nouveau le sacro-saint argument  de la liberté d’entreprendre ! Le fameux mérite ! Pas si simple ! 

 

 

 

Les lois de la résignation

Romain ligneul, chercheur en sciences cognitives confirme dans ses études sur les hiérarchies sociales que nous sommes prédisposés à établir des échelles de dominance. Grâce à l’étude d’IRM, Ligneul est parvenu à démontrer qu’une région particulière du cerveau, le cortex préfrontal rostromédian est impliqué dans l’apprentissage du rang au sein d’une hiérarchie.

Et cet apprentissage, fruit de l’expériences, de défaites, de victoires, aboutit à une relative stabilité des échelles de domination..Une stabilité et parfois même une forme de résignation, d’impuissance.

C’est à Seligman, l’un des fers de lance de la psychologie comportementale que l’on doit le terme d’ « impuissance apprise » pouvant aller jusqu’à annihiler nos réactions instinctives de fuite ou de lutte !

Pour mettre en évidence sa théorie de l’impuissance acquise, Seligmann s’est en outre amusé à soumettre à  des chiens immobilisés, de fortes impulsions électriques….

Après avoir subi ces décharges, un des groupes se voyait libéré, l’autre avait la possibilité de mettre fin à celles-ci en appuyant sur un levier..Pour le dernier groupe, les décharges étaient inévitables et aléatoires…

Alors que les chiens des deux premiers groupes retrouvèrent rapidement un état psychologique normal, le dernier afficha des symptômes semblables à une dépression….

Et ce n’est pas fini ! Ils réalisèrent ensuite, la même expérience, avec les mêmes chiens, mais une légère variante : la possibilité de s’échapper par-dessus une cloison plus basse que les autres.

C’est alors qu’ils constatèrent que les chiens du troisième groupe, ayant vécu une douleur inéluctable, restaient comme paralysés et ne tentaient pas, contrairement aux autres, de fuir !

Cette théorie de l’impuissance contribue à expliquer pourquoi des individus peuvent être passifs face à des politiques pourtant discriminatives voire même face au harcèlement, aux brimades d’un tortionnaire….

 

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Résigné à l'abandon

 

Mais cessons d’évoquer les renforcements négatifs ! Il peut arriver qu’un individu conteste le pouvoir d’un dominant en l’affrontant explicitement ! Il peut même arriver que l’ensemble d’une classe sociale parvienne à obtenir des droits sociaux, diminuant quelque peu les privilèges des dominants…

Et pour destabiliser cet ordre quoi de mieux que la victoire ! Oui ! Même la plus modeste des victoires !

Y compris en masters  au 10 km de Chemiré  Le Gaudin ! Car tout le monde le sait, y compris les politiciens au service des plus riches : goûter à la victoire nous donne envie d’y goûter encore !

Endormis , ayant bien appris leur subordination, toute victoire même  modeste de la majorité dominée,  constitue un danger et ne doit pas trop souvent arriver !

 

 

Winner effect et course au saucisson

Une victoire, pour la gente masculine, s'accompagne fréquemment d'un pic de testo ! C'est ce pic de testo dont nos politiques, traders, et supporters sont accros, celui-ci conférant un véritable sentiment d'euphorie, de toute puissance. 

C'est peut-être John Mc Enroe qui en parle le mieux : "les soirs de victoire, je pouvais faire l'amour toute la nuit, les soirs de défaite, je buvais toute la nuit.."

Les psychologues d'ailleurs, n'hésitent pas à parler de "syndrome de l'homme irritable", pour décrire ces comportements difficiles associés à une baisse de testostérone. 

Mais d'autres effets sont à espérer d'une victoire !

 

Hailan Hu et son équipe de l’université de Zheijang en Chine, sont parvenus à démontrer qu’en stimulant certains neurones du cortex préfrontal dorso-médian (zone du cerveau active en cas de victoire), des souris subordonnées n’hésitaient plus à affronter des dominantes.

Oui ! Celles-ci parvenaient à les faire reculer  dans un tube s’apparentant à un tunnel ! ,

Et plus étonnant encore, il semblerait que goûter à la victoire, même de façon artificielle, laisse une trace positive tenace dans le cerveau de ces souris ! Figurez-vous que ces effrontées, fort de cet « effet victoire », s’octroyaient même le droit de prétendre à un coin chaud dans un cage au plancher glacé !

Mais pour éprouver ce que les scientifiques nomment le « winner effect », il faut participer activement  !

Applaudir derrière son écran, du héros, du sauveur de la nation, formaté de toute pièce, débitant du vivre ensemble, du bon sentiment, susurré par Mc do et Coca en arrière-plan, n’aura qu’un effet limité !

Non ! Quoi de mieux pour vous désensibiliser à l’ordre hiérarchique qu’une bonne course au saucisson ?

 

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Le "winner effect" et son panier garni 

 

Ces vulgaires courses, organisées par d’inconscients bénévoles, étrangement soucieux de maintenir en vie, moyennant une somme dérisoire, un petit club ou une association, dans des bourgades reculées, ignorées depuis bien longtemps des pouvoirs publiques, peuvent permettre à tout le monde d'y goûter ! 

Une petite victoire, modeste, mais qui pourrait vous donner l’envie, comme ces souris, d’essayer encore !

Gagner, ou simplement améliorer son temps ! Goûter à ce « winner effect » et lever les bras !

Oui ! Quoi qu’il arrive , levez les bras ! Car c’est avéré ! Le simple fait d’adopter une posture de dominant suffit à enclencher un début de "winner effect" !

Et inutile de participer à ces jeux du cirque pour Warrior de start-up, gonflés au leardership, dont l'égo est savamment astiqué, empaqueté, marqueté, à coup de pseudo-égalitarisme bien pensant ! Inutile de participer à ces branlettes nombrilistes et narcissiques maladroitement maquillées par du caritatif ! 

Alors à dimanche !  Qui sait ?  Une ligne tracée à la craie, une pomme à l’arrivée, des bénévoles souriants et peut-être, un début de winner effect, un début de révolution, une plus grande équité, une vision plus critique et moins résignée de cette foutue échelle de domination.....  

 

Bibliographie et sitographie :

http://www.blog-lecerveau.org/blog/2017/08/28/sortir-de-la-subordination-grace-a-leffet-de-la-victoire/

Cerveau et psycho n°76/ Les mécanismes de la subordination

 

 

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29/06/2018
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