Froid et anti-inflammatoire, amis à court terme...
Pourquoi lutter contre l'inflammation par de la glace ou des anti-inflammatoires n'est-il pas un bon calcul sur le long terme ?
La cryothérapie, une technique à la mode même chez les bleus
L'inflammation, une réaction bien utile
La réaction inflammatoire est une réaction du système immunitaire intervenant rapidement dans de nombreuses situations potentiellement dangereuses comme une contamination par un microbe mais aussi dans le cas d'une lésion tissulaire suite à un effort physique intense.
Elle agit rapidement de façon stéréotypée et se caractérise par les symptômes suivants :
En raison de la douleur occasionnée, l'inflammation est souvent perçue par le sportif et l'entraîneur comme un phénomène qui fragilise l'organisme et retarde la récupération. Or cette réaction inflammatoire a pour but dans les conditions normales de réparer les structures cellulaires endommagées et éliminer les éléments issus des structures lésées.
Accepter une période d'activité réduite après un gros effort afin de permettre la reconstruction des tissus lésés
Les courbatures bien connues de tous sportifs sont signes d'une réaction inflammatoire occasionnée par un effort plus intense que la normale provoquant des lésions musculaires.
La prise de bains glacés juste après l'effort ou l'utilisation de médicaments permettent de limiter cette réaction inflammatoire et de reprendre plus rapidement l'entraînement intensif. Mais de nombreuses études démontrent que de telles pratiques fragilisent les tissus et augmentent le risque de blessure.(1)
Prenons l'exemple de la course à pied en descente. Le muscle doit au cours d'un tel exercice se contracter au moment ou il subit un étirement. Ces contractions dites excentriques occasionnent des lésions importantes de fibres musculaire.
Il a été démontré qu'en respectant une phase de repos afin de permettre la réparation des fibres et la disparition des douleurs (courbatures), les contraintes excentriques sont mieux supportées que lors de la première séance.
En revanche, en empêchant cette réaction inflammatoire de se produire ( glace, anti-inflammatoire ), la reprise de l'entraînement peut être plus rapide, mais les fibres ne sont pas plus résistantes. (1)
L'idéal serait donc de ne pas chercher à empêcher cette réaction inflammatoire généralement bénéfique pour l'organisme, et de réduire son activité physique afin que les trois étapes de l'inflammation puissent s'effectuer correctement (initiation, amplification, résolution ).
Mais comment faire quand les charges d'entraînement qu'impliquent l'épreuve occasionnent forcément des lésions ? Ainsi, 45% environs des ironmen consomment des anti-inflammatoires avant l'épreuve, non pas par prévention mais pour atténuer les douleurs occasionnées par la lourde charge d'entraînement.
Comment faire lorsque cette inflammation n'est pas transitoire mais perdure, imposant une période d'inactivité longue et difficile à vivre pour tous sportifs, y compris les sportifmythos de bas étage ?
(1)Noakes T (2006): "lore of running", Oxford Univ.Press
Bibliographie :
Riché Denis. Anti-inflammatoire, tout le monde en croque. Sport et vie, Novembre- décembre 2009/ n°117/page 15-19.
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