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Vieux con et teigneux

Peu importe les raisons qui poussent ces vieux cons à fouler le bitume ou enfourcher leur vélo...Ils ont envahi les pelotons et constituent le fort de la troupe...

Et derrière le discours policé que la très hypothétique sagesse leur impose, tous n'ont qu'un objectif ! Vous niquer !! 

Tous, sont accros au shoot de testo qui accompagne la victoire, d'autant qu'au fil des années, cette hormone vient cruellement à manquer....Ils sont teigneux et parfois d'un excellent niveau ...

 

Quels sont les effets de l'âge sur la perf ? Contre quels ennemis doivent-ils lutter ? Comment expliquer que les meilleurs vétérans ne soient pas les anciennes élites ?

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Martin Rees, britannique, court le 10km en 32min54s à plus de 60 ans.....

 

 

 

Quand la pompe et la tuyauterie viennent à s'encrasser

Avec l'âge, on observe une diminution de la capacité de dilatation des vaisseaux sanguins. Aussi, l'inévitable apparition de plaque d'athérome (graisse), contribue à réduire le diamètre de la tuyauterie. Bref, le débit de sanguin qui s'écoule dans les tuyaux moins souples et encrassés de nos vieux cons diminue.

Une des conséquences de cette baisse du débit sanguin périphérique et notamment cutané, est que nos vieux ne supportent pas la chaleur. L'évaporation sudorale et la redistribution sanguine sont moins efficaces.

 

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La tuyauterie encrassée d'un vieux con et ses parois moins souples....

 

 

Mais la pompe aussi vient à foirer. Si notre cœur présente un automatisme cardiaque, sa fréquence cardiaque n'en est pas moins régulée, par des nerfs et hormones. Or le cœur d'un vieux con devient moins sensible aux molécules libérées par les nerfs et les hormones destinées à accroître la fréquence cardiaque. Chaque année, les vieilles carnes perdent presque un battement par minute. 

 

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Le cœur des vieilles carnes est moins sensible aux stimulations nerveuses des centres accélérateurs

 

Puisque  la fréquence cardiaque diminue, la quantité de sang propulsée par minute diminue. Nos vieux cons ont donc un débit cardiaque maximal plus faible.

Pour éviter qu'un organe vital tel que le cœur vienne à manquer de dioxygène en raison d'un débit sanguin insuffisant, le gouverneur central (cerveau) n'a d'autres solutions que de recruter un moins grand nombre de fibres musculaires. Par conséquent, en raison d'une tuyauterie pourrie, d'une pompe qui bat moins vite, une diminution inéluctable de la VMA ou PMA de nos vétérans s'observe.

 

 
 

Muscles et commande nerveuse, une diminution de la force

Vers l'âge de 50 ans, la masse musculaire et la force musculaire diminuent. Cette perte musculaire serait due à une perte des neurones innervant les fibres musculaires. Les fibres musculaires innervées par ces neurones n'étant plus activées seraient détruites. Ces motoneurones en relation avec la moelle épinière, diminueraient de 10% par an à partir de l'âge de 60 ans.

Il semble néanmoins que les motoneurones survivants soient capables de développer des prolongements et réinnerver certaines fibres musculaires innervées préalablement par les motoneurones disparus. On appelle unité motrice une fibre nerveuse connectée à ses fibres musculaire. Chez les vieux, les unités motrices sont donc plus grosses. L'augmentation de la taille de ces unités aurait pour conséquence une moins bonne qualité de la conduction du message nerveux jusqu'aux fibres musculaires et donc de la force de contraction.

Aussi, chez les vétérans, la diminution du nombre de fibre rapides semble plus importante, d'où l'augmentation du pourcentage de fibres musculaires lentes dans ces muscles atrophiés.

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Les motoneurones qui restent en vie innervent un plus grand nombre de fibres musculaires

 

La riposte des vieux cons !

On a longtemps prétendu que les réponses à l'entraînement diminuaient avec l'âge. Pourtant, des études récentes suggèrent que la possibilité d'amélioration des qualités aérobies ou de force, sont conservées chez des sujets âgés qui s'entraînent à haute intensité.

Ainsi, si l'entraînement en endurance a peu d'effet sur le maintien de la masse musculaire, des exercices de musculation à plus de 80% de la force maximale peuvent permettre d'accroître la section des fibres musculaires.

 

Du fractionné à haute ou moyenne intensité va permettre à nos vieux cons de maintenir voire améliorer la capacité de leur muscle à utiliser le dioxygène dans des réactions chimiques permettant la production d’énergie. On parle de capacité oxydative du muscle.

Le nombre de mitochondries, véritables usine où s'effectuent ces réactions , et les enzymes, petites molécules qui accélèrent celles-ci, augmentent sous l'effet de l'entraînement quel que soit l'âge.

 

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Les mitochondries, des petites boîtes où s'effectuent les réactions permettant la production d'énergie

 

Ainsi, si un jeune branleur va surtout jouer sur ses adaptations centrales ( fréquence et capacité de contraction du coeur, débit cardiaque maximal..), la vieille carne peut espérer le baiser en optimisant ses adaptations périphériques et notamment sa capacité à prélever et utiliser l'oxygène au niveau musculaire.

Mais tout cela n'est pas si simple....

 

Déconditionnement et capacité de récupération

 

C'est bien beau de dire qu'il faut s'entraîner à haute intensité. De nombreuses études démontrent que nos vieux cons ( Manfredi et al 1991) présentent plus de dommages suite à un entraînement que des jeunes merdeux de 30 ans. La capacité de récupération en prend un coup. Muscles, tendons, os, se fragilisent avec l'âge, ce qui augmente le risque de blessure.

Par conséquent, la chute des capacités physiques ne serait peut-être pas uniquement le résultat de modifications au niveau cardiaques, vasculaires, musculaires, mais aussi due à une réduction de l'intensité et du volume d'entraînement imposée par une plus grande fragilité musculo-articulaire.

 

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Chauchau a dû baisser considérablement sa charge d'entraînement malgré une passion intacte...

 

Ces lourdes charges de travail que l'on paye à la fin de sa vie

 

Les athlètes de bon niveau ayant effectué une longue carrière et bouffé un kilométrage conséquent mentionnent fréquemment les observations suivantes :

- un raideur des membres vers l'âge de 50 ans et la nécessité de courir plusieurs km avant de pouvoir s'entraîner à une vitesse normale;

- un déclin de ses performances plus rapide que prévu vers l'âge de 45 ans et le constat que des sportifs du même âge mais ayant accumulé moins de kilomètres jeune sont plus forts...

 

Comment expliquer que les athlètes de haut niveau s'étant infligés de lourdes charges de travail sont souvent moins performants en vétérans ?

 

Selon Tim Noakes, un grand physiologiste américain, l'une des composantes importante de l'aptitude à courir est la nature des tissus reliant les muscles aux articulations et sa capacité à se comporter comme un ressort. Le tendon d’Achille est un de ces éléments importants mais il existe de nombreuses autres structures dans les membres inférieurs capables d'emmagasiner de l'énergie au cours de la phase d'appui.

Le système nerveux doit maintenir une certaine tension dans les tendons et muscles des membres inférieurs lorsqu'ils sont étirés à l'attaque du pied au sol afin d'emmagasiner, puis restituer l'énergie.

D'après Tim Noakes, des années d'entraînement intensif et de compétition seraient à l'origine d'une perte des propriétés élastiques des tendons et muscles ainsi que de la qualité du réflexe de contraction en réponse à l'étirement.

 

 

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Des structures qui se comportent comme des ressorts

 

De nombreuses études sont venues confirmer la détérioration de ces structures avec l'âge, avec une moins grande extensibilité, une plus grande raideur...

Or à chaque foulée, il convient de stocker l'énergie et d'absorber les chocs afin de limiter la charge qui s'exerce notamment sur les articulations.

Pour Tim Noakes, un gouverneur central (localisé dans le cerveau) contrôle l'intensité de l'effort afin de protéger le corps de toute dégradation. Chez les athlètes ayant pratiqué un sport porté pendant des années, les propriétés de ces tendons pourraient être fortement affectées. Ainsi, le gouverneur central (inconscient ) contraint ces anciens athlètes de haut niveau à courir à une vitesse plus lente. Et l'action de ce gouverneur central ne peut être contrebalancée par la volonté.

Mais alors qu'en est-il des sports portés ? Tim Noakes s'en sort en évoquant une probable dégradation des propriétés mécaniques musculaires spécifique à ces sports. Le gouverneur central réagirait alors à d'autres informations sensorielles.

L'un des points fort du modèle du gouverneur central, c'est sa capacité à expliquer des observations de terrain. Forcé de constater en effet que les anciens cyclistes à gros caisson mais aux tendons de puceaux excellents dans les catégories vétérans.

 

 

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Laurent Brochard et sa seconde carrière : un gros caisson, des tendons épargnés

 

 

Ces choses qu'on se refuse à entendre

 

Difficile actuellement de préciser si l'altération des fonctions cardiovasculaires et musculaires est due seulement à l'âge ou aussi au déconditionnement lié à la diminution de l'activité physique.

 

Les athlètes dont les muscles sont capables de maintenir un haut volume d'entraînement pourraient bien être génétiquement programmés pour vieillir moins rapidement dans les autres organes. Certains scientifiques osent même établir une corrélation entre cette capacité à maintenir une activité physique élevée et la durée de vie....

 

Mais quoi qu'il arrive, il semble que l'âge implique forcément une diminution de l'intensité et de la durée de l'entraînement afin de ne pas trop accentuer la détérioration des articulations et ne pas blesser ces tendons et muscles fragilisés...

L'introduction de sport porté dans l'entraînement s'avère ainsi vivement conseillé tout comme une activité plus modérée. Bref ! Plutôt crever !

 

 

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22/01/2015
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